Twitt'n-twist

Ces peuples qui se rassemblent, campent sur la place publique et qui chassent leurs despotes, c’est quelque chose, pas vrai?

Oui bien sûr, il y a la Libye et la Côte d'Ivoire, rien n'est simple.

Mais tout de même: avec ces grandes révoltes populaires, auxquelles on n’osait plus croire, je me prends à rêver. J’appelle de mes voeux. Non pas que le peuple de France boute Sarkozy hors de l’Elysée. La démocratie telle qu’on la pratique n’est sans doute pas brillante mais elle fonctionne à peu près. C’est une conquête, on la garde.

Non,  C’est à autre chose que je rêve. Car entre nous, quel est le domaine qui pèse sur les destinées de centaines de millions de gens, voire sur des Etats, et qui échappe complètement à tout principe démocratique ?

Bravo, vous avez gagné ! La finance spéculative mondiale ! Inutile de revenir sur ce qui se passe depuis 2008 et la crise des subprimes. Quand je lis que certaines banques  s'attaquent à des états (Grèce) et spéculent sur leur faillite, je me dis: mais qu'est-ce qu'on a tous, à rester assis à la maison ?

Vous avez entendu Obama traiter les grands banquiers de Wall Street de rapaces, de requins qui s’engraissent de l’argent publique pour renouer immédiatement avec les pires pratiques ? Est-ce que c'est un langage habituel de Président, ça ? Et même  Sarkozy qui prétend réformer l’ordre financier mondial pour le moraliser, en limiter la mortifère gloutonnerie ? Peu importe que le cher Nicolas soit ou non sincère,  ce qui compte c’est qu’ il en déclare publiquement l'urgente nécessité.  Et bien où est-elle cette réforme en profondeur ? Nulle part. Obama, c’est pas le type le plus puissant du monde ? Il faut croire que non. Et pourquoi, braves gens ?

Parce que personne, ou presque, n’est allé planter sa tente devant le siège des banques d'affaires ou devant leurs succursales. Parce qu’il n’y a pas de gigantesques sit-in planétaires pour faire plier ces grands groupes et les obliger à renoncer à toutes les pratiques toxiques qui font de la finance mondiale un terrain de jeu pervers qui tire les sociétés vers le bas. Les bonus déments ne sont que la cerise ( pourrie ) sur le gâteau.

Si les peuples organisaient une grosse pression directe, visible et tenace, je parie que cela donnerait aux politiques  la force qui leur fait réellement défaut pour que l’ordre financier international soit profondément réformé. La force du peuple contre l'ascendant des lobbies, oh yes !

Alors, enfin,  cela pourrait sembler utile de voter DSK ou Aubry, avec une louche de Verts, un poil de Besancenot et un chouia de Mélanchon, alors que là, nous savons tous qu’ils se casseront le nez sur un système dirigé par des gens qui n’ont aucun compte démocratique à rendre à personne, et qui sont tout simplement plus puissants que les élus.

Cela permettrait d'y voir plus clair, même si cela ne résoudrait pas le sacré foutoir de l'économie mondialisée. Commencer par le moins compliqué, déblayer le terrain.

Il y a encore trois mois, cette idée de faire reculer la puissance de l'argent devant l’union et la détermination des citoyens faisait partie du vieil attirail éculé gauchiste altermondialiste, avec foulard palestinien autour du nez et demi citron contre les gaz lacrymo, on aurait eu honte à la sortir des vieux tiroirs. Trop désabusés que nous étions.

Mais aujourd’hui ? La rue arabe qui file la pêche au monde entier pour contraindre le capitalisme à se réformer en profondeur, c’est pas une idée qu’elle est belle ?

Alors à vous, les entreprenants, ceux qui ont l'esprit Facebook et l'humeur Twitt'n-twist !

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