Ernest Pignon-Ernest

Ce nom un peu rigolo vous dit-il quelque chose? Pour moi c’est une découverte.  Monsieur Ernest Pignon-Ernest est un dessinateur merveilleux, un grand artiste dans son temps et pas seulement de son temps. Voici un aperçu de sa démarche singulière.

Depuis les années soixante ( il est né en 1942 ) Ernest Pignon-Ernest  a déposé son art dans nos rues. Il dessine en noir et blanc des personnages grandeur nature qu’il reproduit en sérigraphie sur de grands papiers, comme des affiches, qu’il appose ensuite sur des murs, sur le sol, sur des escaliers, c’est selon. Il est en quelques sorte le précurseur du Street Art.

Parfois cela donne une silhouette énigmatique et familière comme ce Rimbaud qui surgit dans les rues de Paris à la fin des années 70.

D’autres fois, il s’agit de véritables installations, tels ces dessins, toujours grandeur nature, des fusillés de la Commune de Paris inspirés de documents d’époque, dont il recouvrit l’escalier monumental menant au Sacré Coeur, à Paris en 1971 pour le centenaire de la Commune.

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1974, Nice eut la brillante idée de se jumeler à la ville du Cap, Afrique du Sud, en plein apartheid. Des personnalités sud-africaines, dont l’équipe de rugby, venaient célébrer l’événement en grande pompe. Monsieur Ernest leur prépara un accueil à sa façon : il dessina une famille noire sudafricaine derrière un grillage et imprima des centaines de sérigraphies en grand format. La nuit précédant les célébrations ces affiches furent discrètement collées tout le long du parcours officiel. Ce magistral rappel à la dignité fit le tour du monde !

 

Tout récemment, il donne à voir les figures féminines de l’extase.  La chair et l’âme éperdues, indissociables, ah Thérèse d’Avila, mystique volupté !

Comme on le voit, le dessin est somptueux, précis, classique et pourtant d’une magistrale liberté.

Les sérigraphies disséminées dans des lieux publics ou dans les rues sont imprimées sur des papiers tout ce qu’il y a de commun, vouées ainsi à une rapide dégradation. Une présence éphémère, sans plus.

Je crois que ce qui me touche le plus chez lui,  c’est l’alliance de la splendeur et de l’engagement dans la vie même, dans la ville parmi nous. La brièveté de l’oeuvre et la longue mémoire qui la sous-tend. Je le vois comme un art profondément humaniste.

 

Voici le lien avec son site :

http://www.pignon-ernest.com/

Contact

CAPTCHA
Cette question permet de s'assurer que vous êtes un utilisateur humain et non un logiciel automatisé de pollupostage.
CAPTCHA visuel
Entrez les caractères (sans espace) affichés dans l'image.