Nous avions déambulé sans fin par les rues du vieux Damas et je m'étais amusée à photographier les cheminées incongrues qui jaillissaient des murs et pointaient leur nez de fer blanc en pleine façade. Vétuste et cocasse. C'était quelques mois avant le début de la guerre.
La guerre n'épargne rien, elle défigure tout, y compris les innocentes photos de voyage. Mes bouts de tuyaux de poêle domestiques, humbles factionnaires des foyers damascènes, ont été happés dans les scènes de guerre qui dominent désormais toute la représentation du mot : SYRIE. Les voilà devenus canon, sirène, cible ou menace.